Samedi 22 aout 2020
Elodie et David
Ce dernier foyer de la saison 2020 a été stoppé net dans ses projets.Pas par un virus. Par l' accident de la route dont David a été victime et qui les a confinés de longs mois dans la douleur physique et morale. 
De salles d'opérations, en centre de rééducation, de cabinet de kiné à quelques pas gagnés à la force de volonté... les projets, les passions, l'entreprise, la maison en chantier, leur vie de jeune couple, tout a été repoussé, retardé, mis à l'arrêt. 
David et Elodie posent dans leur future salle à manger , dans l'attente du procès (qui reconnaîtra les droits de David, enfin ), dans l'attente de ne plus souffrir (et enfin, David sera pris en charge par une équipe spécialisée qui l'aidera à desserrer l'étau de la douleur ), dans l'attente de la vie normale. 
Aujourd'hui,  ils ont d'autres attentes, magnifiquement ordinaires, qui, enfin, ne demandent pas de trouver en soi des trésors de courage et d'opiniâtreté : que le protocole sanitaire leur permette d'aller pêcher la truite au toc dans les Pyrénées, retrouver les gradins du stade Ernest Wallon, acheter des meubles et pendre la crémaillère, fonder un foyer !
Samedi 22 aout 2020
Aurélie, Philou, Julen et Lelio
C'était la fin de l'été, les Lambert avaient passé les vacances en vadrouille. On croyait encore que le confinement n'avait finalement été qu'une expérience intérieure créative. Ou une opportunité potagère, eux aussi avaient cultivé leur jardin comme jamais, fait sauté la clôture et étendu leur royaume à celui du voisin. 
Mais c'était presque la rentrée et les intermittents qu'ils sont voyaient bien que ça n'allait pas être la même chanson que d'habitude. En attendant de savoir à quelle sauce ils seraient mangés, on engloutissait des pancakes sur la terrasse en s'émerveillant de leur progéniture, projets, récits, expériences, et on trouvait tout savoureux. 
On a quand même fini par quitter la table pour passer en cuisine immortaliser leur foyer Feat. Maurice (dans les bras de sa maman).
Vendredi 21 aout 2020
Marie et Alain
Ils se sont rencontrés il n'y a pas si longtemps, pour partager le rire, le jeu, les restos, les sorties...sans les contraintes de la vie en commun (déjà fait!). 
Même si leur relation ne rentre pas tout à fait dans le cadre de notre projet, Marie pirouette un « Foyer ambulant » et adjugé, vendu, Alain sera sur la photo ! 
Il n'y a plus qu'à profiter de la belle soirée d'été dans le jardin, à voyager immobiles. Alain nous emmène des Asturies à Cuba, Barcelone, Saint-Cyprien, le Vénézuela et Hendaye en passant par les couloirs de la Caisse d'Epargne ! 
Stéphane et sa mère explorent leur généalogie et la Dordogne. 
Et l'on constate que les rires partagés sont un beau point d'ancrage pour ce drôle de foyer !
Dimanche 26 juillet 2020
Claudie et Christian
C’est au moment de prendre la photo qu’ils nous ont dit qu’il y a 51 ans à la même heure, ils se mariaient. Cette année j’ai oublié, mais d’habitude j’ai toujours une pensée pour ces deux amoureux, mes parents. Ils nous ont raconté leur mariage, comment ils l’auraient voulu, comment mes grands-parents s’en sont emparé. Nous avons regardé les photos de la noce, ma grand-mère paternelle avait le même âge que moi aujourd’hui, et beaucoup moins de cheveux blancs.

Quand on leur demande de définir le mot Foyer, ils répondent « lunettes » (mon père est pragmatique) et «  grillon » ( ma mère est poète, et un brin superstitieuse : « Il ne faut pas le tuer, c’est un porte-bonheur » ). Mais c’est leur façon pudique et sensible, d’éviter les grandes déclarations ; le bonheur, l’amour et la tendresse nous font très vite monter les larmes aux yeux. 

Plus que poser devant la maison qu’ils ont restaurée, ils ont choisi de rejouer leur moment le plus heureux de la semaine, leur rituel du dimanche, leur messe à eux. Enfin… ma mère a choisi, parce qu’elle a réfléchi au projet, a changé d’avis plusieurs fois jusqu’à trouver l’idée qui lui plaît (ma mère adore les projets, c’est une personne curieuse et enthousiaste ). Mon père, lui, suit les instructions (mon père est patient et conciliant), de toute façon il est toujours bien sur les photos (mon père a de l’humour ), même si il ne va pas rester là toute l’après-midi (mon père a vite des fourmis dans les jambes ).

Alors ils préparent le thé, le journal, les mots fléchés, le dictionnaire et ils nous oublient…nous qui regardons l’amour et le bonheur.
Samedi 25 juillet 2020
Andrée-Françoise
Andrée-Françoise n’avait pas très envie d’être photographiée mais elle aimait bien l’idée de poser sur sa nouvelle terrasse. Sauf que la terrasse en question n’existait pas ! L’artisan qui devait la faire tardait toujours à venir et finalement le confinement est arrivé avant lui. Pendant le confinement, pas de grande terrasse avec vue sur jardin, forêt, collines et Pyrénées, juste un petit balcon et une fenêtre de cuisine côté rue où tous les soirs à 20h00 elle jouait du couvercle et de la cuillère en bois tout en prenant des nouvelles des voisins.
Nous nous sommes vues tous les soirs pendant le confinement, alors qu’en temps normal, je la croise rarement. Elle est souvent sur les chemins à pieds ou à biclyclette, à Aurignac ou vers Saint-Jacques de Compostelle. Elle est en voyage avec ou chez ses petits enfants. Elle rend visite aux malades ou aux personnes seules de la Marpa. Et elle jardine ! Avec le déconfinement, une grue est arrivée devant sa porte et j’ai regardé fascinée le spectacle des poutres passant par-dessus les toits. La terrasse, enfin !!
Un jour de marché, nous avons discrètement salué AF en train de faire la lecture à un parterre d’enfants et de parents. Assurée de tenir son public en haleine, elle a lancé un « Ça y est ! Je l’ai, ma terrasse ! » qui sonnait comme une victoire puis elle a repris le fil de la lecture comme si de rien n’était. Ça y est, on l’avait notre rendez-vous photo ! Si un samedi matin, vous voulez écouter les lectures d’AF assis à l’ombre des platanes, c’est ici  https://www.facebook.com/lacafetiere.aurignac/ à 11h30.
Vendredi 24 juillet 2020
Fré et Christophe
Leurs deux grands sont quasi envolés pour faire leur vie, Christophe et Fré ont toute place dans le canapé-nid pour ouvrir les ailes de leurs livres. Tout petits là-bas, on dirait les bonhommes en fil que Christophe entortille ! 
Ils se chinent et se marrent (je ne sais pas de quoi, je me suis fait virer le temps du clic-clac, il paraît qu’on parlait trop ), amusés peut-être de s’imaginer sur la même photo, normalement Fré n’y est pas, c’est elle qui fixe les souvenirs de la famille, des voyages, de ses marches aussi. 
Ils sont tous les deux passionnés de photo, pratiquants depuis longtemps, mais peu de traces chez eux, les clichés s’entassent au fond des tiroirs, même si ici les tiroirs sont vissés au mur façon boîte américaine. 
Ici, on cultive la beauté de la rencontre fortuite entre les objets, comme celle sur un mur de bibliothèque d’un limnimètre et d’un réverbère. Il y a aussi une machine à coudre, sûrement un parapluie quant à la table de dissection, ça peut se trouver… Ici on chine, on crée, on mixe, on coud, sous la guirlande d’un jour de fête, on cultive les curiosités et les passions. 
Ce soir-là, on a fini sous les loupiotes du beer garden, comme on descend au troquet d’en bas à Paname, et là on a pu parler sans se faire jeter !
Jeudi 23 juillet 2020
Nathalie, François, Blanche et Pierre
Chaque membre de la famille a son idée sur l’endroit qui représente le foyer, mais tous s’accordent sur la présence des animaux et l’extérieur. 
Ils se rassemblent sur le seuil, comme sur un tapis volant, prêts à décoller, faire un tour, un voyage, en forêt, en montagne, dans le Nord, en Irlande, ou plus loin, à pieds, à vélo, en voiture, avec ou sans la remorque.

Les enfants sont là pour les vacances, ils embarquent de bonne grâce dans le projet, montent sur le tapis puis dans leur chambre, nous laissant à la découverte des plats dont les parfums débordant de la fenêtre figurent aussi sur la photo. 
Ce dîner, nous nous en souvenons aussi comme d’un voyage, du goulasch au crumble, de l’Irlande au Canada, de la Belgique aux Pyrénées, de Proust à Dikkenek...
De ces belles soirées d’été où le temps offert retrouve souvenirs, anecdotes, histoires de famille, ramène les accents et soulève les vagues de rires.
« On va réveiller les enfants ! » 

https://www.youtube.com/watch?v=PVNqM6EpRyA

Ni bheidh mo leitheid aris ann ! (En irlandais sur le tee-shirt de Pierre ) : Vous ne reverrez plus des gens comme nous !
Mercredi 22 juillet 2020
Marie et Didje
Quand ils ont acheté cette maison, on n’aurait pas pu faire cette photo. Les chiens ont le museau sur l’ancien mur qui séparait cuisine et salon. 
Marie et Didje, à coup de poêle et d’éventail, semblent rejouer la scène du mur qui saute, comme un lever de rideau sur l’espace soudain offert à la joyeuse circulation  de la famille, des copains, des animaux. La petite maison posée sur sa butte est grande ouverte sur l’extérieur à planter, semer, créer, explorer en jeux d’enfants et d’adultes toujours en mouvement et curiosité. 
Ce soir-là, le jeu était de transformer Haïko et Poïka en statues sagement tournées vers le photographe. Initiation express au dressage. Distribution de croquettes et ordre bref entre deux prises : Haïko sous hypnose. La jeune Poïka a fait de gros efforts, mais ce n’est pas pour cette fois-ci…aussi primesautière que sa maîtresse, impossible de fixer leur regard-caméra en même temps. Nous rejouerons l’année prochaine !
Dimanche 12 juillet 2020
Léa et Florent
Après des kilomètres de virages, nous arrivons dans un petit village du Gers. Léa et Florent habitent au-dessus de la mairie. Alors, même si ce jour-là, ils n’ont pas reçu de consigne pour installer le drapeau tricolore depuis la fenêtre de leur salon, nous trouvons facilement l’appartement dans la seule rue du village. Un appartement avec un grand garage et une cour ombragée où Florent répare des voitures. Un appartement avec une petite pièce qui sert d’atelier à Léa. 
Mais ce n’est pas un foyer. Léa et Florent tournent et retournent le mot sans l’associer à ce lieu, ni même à l’idée d'aucun lieu. 
Alors ils posent avec la voiture orange de Léa, prêts à partir, à rouler des heures en écoutant des podcasts, à aller ailleurs. Ensemble. Puisque finalement leur foyer, c’est l’autre.

Comme les hirondelles nichant nombreuses sous l’avancée du toit, leurs allées et venues les ramènent là. Pour le moment. 
Nous verrons l’an prochain où sera garée la voiture orange. Celle-là ou une autre, mais forcément orange, comme la bétonnière d’une de ses installations, comme ses cheveux, le Grand Véhicule de Léa trace leur voie dans la couleur safran des robes bouddhistes.
Vendredi 26 juin 2020
Kristelle, Teddy, Camille et...
Ce foyer-là, je l’ai vu se construire pas à pas, parpaing après parpaing.
Quand j’ai connu Kristelle, elle vivait déjà avec Teddy, mais c’était un jeune couple, un couple de jeunes. Et, (sans doute est-ce un effet de notre différence d’âge) pour moi, ils étaient à jamais, ce couple-là : la petite vingtaine, les restos et boîtes le week-end, la bande de potes, les matchs de foot, les tournois de pétanque… 
Alors chaque changement a été un étonnement, un lever de rideau spectaculaire, un tadaaaaam !! (mais ça, Kristelle le cultive… je la soupçonne de savourer d’avance l’effet de surprise que la nouvelle va provoquer, patientant jusqu’au moment où vous allez tomber des nues, avec effet ronds de flan, bras ballants. Et pourtant, les projets ne se font pas sur un coup de tête, on le sait qu’ils veulent une maison, un bébé, mais on en est encore à penser que ce n’est pas pour tout de suite, que ça arrive déjà ! ). C’est comme ça qu’il y eut  la maison, le mariage, le premier enfant, le deuxième.

Dans le genre sitôt dit, sitôt fait, il y a aussi le décor de la photo : ils ne savaient pas vraiment où la faire…Teddy, tant il a horreur d’être photographié, voulait poser dans la baignoire, espérant sans doute ( bien à tort, cependant ) que le photographe déclinerait. Mais le confinement est arrivé. Je me disais que pour Kristelle, c'était l’occasion inespérée de profiter pleinement des derniers mois de sa grossesse. Pour Camille, celle d’être encore un peu à plein temps et sans partage une fille unique. Et pour Teddy, celle d’avoir les vacances les plus longues de sa vie. Mais une fois qu’il a eu mis le jardin au cordeau, au lieu de s’y installer sur un transat, il y a creusé une piscine ! Et c’est comme ça qu’on est passé de la baignoire à la piscine. 

Piscine en chantier, bébé en chantier, ce foyer-là est une équipe d'inlassables bâtisseurs !
Vendredi 12 juin 2020
Fanny, Raphaël, Nala, Falko et Fjord
C’est la fin de la semaine, Raphaël a préparé un festin, choisit des vins avec soin, nous sentons que nous allons encore passer une bonne soirée, nous sommes déjà détendus, installés sur les rails de la gourmandise, on se laisse porter… Ah oui, on va quand même discuter avant la prise de vue, histoire de respecter le protocole du projet, faire la photo ( le cadre est évident, ça va aller vite )  et puis  hop ! on passera à table et on profitera.

Sauf que… le grain de sel, le grain de sable...
Grain de sel de Raphaël pour qui le Foyer c'est le foyer du collège, là où on joue au ping-pong. On ne voyait pas ça comme ça…Mais quand on pense à la grande pièce du premier étage avec billard, baby-foot, flipper, etc. Pourquoi pas ? Nous découvrons des nuances, révisons nos évidences, .

Grain de sable de Nala pour qui les flashs jaillissant des deux spots à chaque prise de vue évoquent un peu trop l’orage.  Fanny a beau user de toute sa persévérance et de sa force de persuasion ( c’est à dire : voix douce, gâteaux pour chien, encouragements, gâteaux pour chien, caresses, gâteaux pour chien, collier fermement tenu, gât….. ), pour elle, la séance photo tourne à la séance de gym. Nala complètement stressée se carapate à chaque flash et 10 fois, 20 fois, Fanny se relève, la rattrape, la porte, la traîne, la tourne, la maintient. 

La photo de magazine prévue évolue en film comico-animalier !
Starring : Nala
Avec : Falko et Fjord
Mise en scène, cantine : Raphaël
Dressage, cascades : Fanny
Lumière, photo : Stéphane
Scripte : Stéphanie
Décor : Hollywood de Saint-Martory
Vin : http://www.marionpla.fr
Mardi 9 juin 2020
Magali, Bruno, Paul et Jeanne
Quand ils avaient chacun leur maison sur la place de Madrid, Magali et Bruno faisaient déjà potager commun. Dès leur arrivée dans leur nouveau foyer, ils ont commencé à planter, semer, repiquer... Je crois même que quand ils ont quitté Aurignac pour s’installer ensemble à Martres-Tolosane, ils ont déménagé une bonne partie du jardin ! 
C’est en jardinant que tous deux se ressourcent. S’il n’est pas en apnée au fond d’un lac, Bruno plonge dans la terre, nage dans la chlorophylle, pendant que son imagination torsade comme le tuteur devant lui et fleurit en dessins. Le confinement étant passé par là, le jardin s'étend comme un blob. Pour Magali, jardiner c’est « Silence, ça pousse ! » après le brouhaha de l'école, c’est aussi et surtout célébrer le culte de l’abondance, la magie de la graine qui explose en courgette de 2 kilos ! Parce qu’il est impossible de penser à elle sans que ne surgissent des images d’étagères pleines, placards combles, frigo-tétris, trois gâteaux en train de cuire, un barbecue qui fume… ! Impossible aussi de l’imaginer sans plein de bouches à nourrir autour d’elle. Quand ses enfants ou/et ceux de Bruno ne sont pas là, il faut quand même nourrir les chats, les lapins, les cochons d’Inde et les poules ! Qui sait si il n’y aura pas une chèvre ou un cochon sur la photo de l’an prochain ? 

Les dessins de Bruno sont sur Instagram : @brunomasmont
Lundi 8 juin 2020
Marie, Laurent, Luna et Elsa
Quand je louais un appartement au-dessus du magasin de Laurent, Marie habitait la maison d’à côté. A ce moment-là, on ne connaissait pas Laurent, on pensait juste à raccorder nos robinets aux cuves de vin de sa cave ! Il faut dire qu’on avait le  « verre solidaire » (sic Elsa). Et pendant que nos enfants jouaient tous ensemble, nous 4, femmes célibataires (plus ou moins), nous passions nos soirées devant la cheminée du salon. Les rires, les rêves et les verres partagés nous réchauffaient plus que ses flammes, mais rien n’était plus accueillant que ce foyer.

Et puis après Céline et Pascal, Magali et Bruno, Marie et Laurent se sont rencontrés et ont déménagé. ( Du coup, on n’a jamais pu installer le vin courant… ) 
Ils vivent dans cette nouvelle maison (l’ancien foyer de Bruno ) depuis deux ans, se sont mariés l’année dernière. A la rentrée, Luna et Elsa prendront leur envol, mais avant de s’éloigner, elles laissent Marie les serrer fort contre elle. 
Et ainsi rassemblés, s’appuyant les uns sur les autres au bout de la terrasse, ils forment la pointe d’une flèche définitivement tournée vers Aurignac et l’horizon.
Samedi 30 mai 2020
Elodie, Jean-Luc, Clément et Romain
Si regardant cette photo, tu as pensé « C’est quoi cette décharge sur la pelouse ? » ou « Ça doit pas être pratique pour tondre… », passe ton chemin, Créature terre-à-terre ! Car ici, nous entrons dans l’univers merveilleux du cabinet de curiosité. 
Nous sommes chez des chasseurs de trésors, des explorateurs de ruines, des poètes de l’objet trouvé, des enchanteurs de l’anodin, de grands curieux et des farfouilleurs érudits. La maison abrite ces pirates depuis seulement un an et déjà le coffre au trésor déborde jusque sur la pelouse !
Elodie et Jean-Luc nous ont patiemment initiés au C’estquoidonc ? le temps d’un déjeuner sous le parasol et nous étions comme deux gamins pris au jeu, cherchant les indices, essayant de deviner un usage, nous raccrochant aux branches de notre expérience, fouillant la mémoire de nos origines paysannes.
Regarde ce gros caillou bosselé à gauche de l’image. Tu penses : « C’est un gros caillou bosselé. » ? Que nenni !! C’est un dyke qui servait de cucout, autrement dit un gardien anti-sorcière posé sur une cheminée pyrénéenne. Dans cette maison, chaque objet a une histoire, à commencer par celle de sa découverte, de son sauvetage. 

Vivement le prochain C’estquoidonc? !
Mardi 26 mai 2020
Jeanne et Laurent

Jeanne a sa chambre chez Laurent. Elle en a une chez moi. Et une autre à Toulouse, dans la semaine. Elle circule entre les 3.
Ça fait longtemps que pour elle, le foyer n’est plus une maison où vit la famille. Laurent et Jeanne ont beaucoup voyagé ensemble, ils pourraient poser leurs valises un peu partout.
Ce portail sans porte et sans clôture qu’on voit derrière eux, ouvrant sur la campagne et la lumière du soir, ce passage sans dedans ni dehors, c’est leur regard commun sur l’ailleurs.
Dimanche 8 mars 2020
Alain

"Dédé" rédige son mémoire de Master 2. Quand il réfléchit, il regarde le jardin en mâchouillant ses lunettes.
L’année prochaine, il y aura une extension dans le jardin et "Dédé" aura changé de métier. Mais il sera toujours abonné au Stade toulousain.
La bande-son de cette photo, c’est la retransmission de Ecosse-France. "Dédé" et Stéphane s’appliquent à ne pas fixer l’écran dans l’angle du salon. Serait-ce la raison de la mystérieuse et inexplicable disparition de toutes les photos numériques de cette séance ?
Hasselblad : 1 Nikon D850 : 0
Samedi 22 février 2020
Amandine, Arnaud, Juliette et Antoine
Chez Amandine et Arnaud, il y a beaucoup de photos. On ne dirait pas en regardant la nôtre, mais à l'étage, la photo est partout. Un mur de photos dans la chambre de chaque enfant, des photos régulièrement changées, complétées par d'autres. Pour qu'ils aient sous les yeux les personnes de leur entourage, leurs souvenirs récents. 
Des photos dans la chambre des parents. Des photos de voyage dans le bureau. Des photos d'Amandine et ses copines. Des photos du rituel familial d'Arnaud et ses cousins : tous les étés, ils se prennent en photo devant le même arbre. Ce n'est pas le seul rituel photographique : régulièrement, tous les 4 s'installent sur le lit tête contre tête, en croix. On voit grandir les bébés... 
Notre rituel Foyer s'ajoute naturellement à ceux qui existent déjà. Entre apéro, discussions et spectacle musical d'Antoine et Juliette, la photo se fait tout simplement là où nous sommes installés. Un souvenir de plus pour mesurer ? retenir ? le temps qui passe, le temps qui file.
Samedi 22 février 2020
Miriam, Antoine, Paul, Tom et Simon
Sur cette photo, il y a un fossile vivant.
Un arbre jurassique.

Pour l’instant, il est encore petit  et on passe à côté sans le remarquer. Mais en écoutant  l’histoire du pin de Wollemi, nous comprenons que ce cadeau fait à Antoine (qui semble d'ailleurs  porter l’arbre, comme un garde royal son Bearskin ) fait de toute la famille la gardienne d’un véritable trésor végétal.

En choisissant l’arbre comme point témoin des photos à venir, Miriam place sa famille sous le pouvoir tutélaire qu’il aura un jour. Impossible de trouver meilleur expert de la durée que cet arbre préhistorique !
Pour plus d'info sur le pin de Wollemi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wollemia_nobilis
Dimanche 16 février 2020
Céline et Pascal
Chez Céline et Pascal, il n’y a pas de photos. Ils ne sont pas à l’aise à l’idée de prendre la pose et de se faire tirer le portrait. Ils craignent que la photo ne leur ressemble pas. Alors ils contournent la difficulté en nous invitant à partager l’un des moments où ils se sentent le plus complices : cuisiner ensemble. 
Et effectivement, peu à peu leur attention se détourne des projecteurs, de l’appareil et de notre présence. En lisant la recette, en coupant les légumes, en réglant le Thermomix, leur connivence et leur humour commun l’emportent. Dans le coeur de leur foyer, sur la bande-son du « Grand petit concert » de M, nous les regardons être ensemble. La photo capte en live une image à leur image.
Samedi 15 février 2020
Alexandra, Julien, Ambre et Lise
L’ouverture du projet Foyers a été riche en souvenirs… Symboliquement, Stéphane commence l’aventure à Proupiary, qu’il avait quitté à grands regrets quelques années auparavant. Quant à Stéphanie, elle est accueillie par les filles qui lui montrent une ancienne photo de classe et lui offrent des dessins de leurs meilleurs souvenirs de maternelle avec elle… On ne pouvait mieux commencer !
Après avoir pris le temps de discuter, nous avons fait le tour du jardin et y avons découvert le reste de la famille : poules, poussins, chiens... :) Cela a également permis à Alexandra et Julien d’arrêter leur choix sur la balançoire. C’est un marqueur de l’enfance des filles et sa probable disparition après leur départ, devrait permettre d'observer les évolutions du foyer comme celles de la maison.
En février, la nuit tombe vite… C’est donc avec force éclairages et noeuds au cerveau que cette première photo a été réalisée ! Les membres les plus velus étant aussi les plus dissipés, la tâche n’a pas été des plus simple…
Il s'en est suivi autour d’un bon repas, divers échanges sur leur vision du foyer et bien d’autres choses encore qui resteront à Proupiary, mais qui nous ont confirmé l’idée que l’on se faisait de ce projet : des rencontres
Mardi 7 janvier 2020 : L'invitation
Quand tout à commencé !
La période étant propice aux voeux et aux bonnes résolutions, nous tenions à vous souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année. Mais quid des fameuses résolutions ? On peut toujours les aligner, les rêver, les annoncer… Et si nous les partagions ? Nous vous proposons de nous accompagner sur un projet qui nous tient à coeur. Depuis quelque temps déjà, nos réflexions butent sur le rapport névrotique de la société à l’hyper consommation, l’abondance, la possession compensatoire… Notre rapport à l’image n’échappe pas à ce constat. Nos ordinateurs et téléphones sont obèses de photos qui, pour la plupart, sont reléguées aux oubliettes du numérique. Dès lors, sur quoi construisons-nous aujourd'hui notre mémoire, nos souvenirs, notre histoire…? 
Nous avons imaginé un projet qui s’inscrit dans la durée. Un projet où nous viendrons à votre rencontre, une fois par an, dans votre foyer pour discuter, partager, échanger… et immortaliser ! Une photo annuelle unique, dont vous choisirez l’emplacement immuable, le style et l’ambiance (qui pourront, eux, varier à l’envi). Ce cliché se veut un marqueur de l’année, qui dans le temps, deviendra le fil conducteur de l’histoire du foyer… Notre portrait ci-dessus n’est qu’une suggestion, non un exemple. Libre à vous d’imaginer, d’interpréter, de composer, de délirer, de construire… Pour vous remercier de votre accueil, vous recevrez un joli tirage papier, seul et unique, choisi par nos soins. Chaque année, nous compilerons dans un ouvrage, les images réalisées chez chacun d’entre vous, avec une vignette rappelant les années précédentes. Il nous est difficile d’entrer plus en détail dans les explications du projet mais si tout ceci trouve en vous un écho, nous serions heureux de venir vous en parler directement chez vous et d’immortaliser 2020. 
Vous qui ne nous connaissez pas, peu ou trop bien, vous que nous avons choisis, nous serons heureux de vous embarquer pour les quelques années à venir dans notre petit projet qui, nous l’espérons, deviendra aussi le vôtre. Appelez l’un de nous deux pour plus d’explications et/ou pour prendre rendez-vous.
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